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entière : La vie, la mort, l’au delà, la souffrance, le bonheur, la santé, l’amour, la connaissance, la justice, la beauté, la Nature, Dieu.

L’inconnu et le mystère existent. Il y a plus de choses, sous les cieux que ne pense le vulgaire philosophe. (Shakespeare.) — Voici le théâtre du monde : un grand rideau cache la scène. Perforons d’une épingle le rideau ; reportons-nous dix mètres en arrière : regardons. Ce que nous verrons sera à peu près dans la proportion de ce que nous connaissons du monde. (Richet.)

L’abbé Cassendi s’écriait : Je suis né sans savoir pourquoi, j’ai vécu sans savoir comment, et je meurs sans savoir ni comment ni pourquoi.

W. James a tenté cette comparaison : Il est possible que nous soyons dans l’univers comme sont, dans nos bibliothèques, les chiens et les chats qui voient nos livres et entendent nos conversations, sans avoir aucune idée de ce que tout cela signifie.

Secret. — Pour le secret, il faut distinguer : a) le fait privé : secret professionnel de l’avocat, du médecin, du prêtre ; b) le fait public : sociétés secrètes (Franc-maçonnerie) ; actions secrètes de grandes sociétés publiques (les Jésuites dans l’Église) ; actions secrètes de l’État (secrets d’État, diplomatie secrète, espionnage, 2e Bureau, Intelligence service) ; c) secret des sciences ou doctrines (occultisme, doctrine secrète).

Hasard. — Le hasard est à ranger avec la probabilité. Il y a hasard quand les facteurs en présence ne sont liés par aucun lien de nécessité ou que ces facteurs sont si nombreux et intriqués qu’il n’est pas possible de s en rendre compte.

Incertitude du savoir. — Voilà Einstein lui-même déclarant difficile d’attacher une signification quelconque à l’expression « Vérité scientifique ». (Le monde tel que je le vois).

Les conclusions des physiciens (Einstein, Reichenbach) venant après celles des psychologues et des métaphysiciens (Kant) sont en partie désolantes : l’impossi-