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tres ont de la prévoyance, d’autres encore éprouvent des pressentiments. Pré-connaissance, pré-sentiment, pré-action, tout en étant distinctes, sont largement à maintenir en corrélation.

III. — QUESTION PRÉALABLE : LA NATURE DES CHOSES.

On peut a priori insérer le problème dans le cadre logique suivant : les choses ont des liens entre elles, l’une peut être amenée à l’existence par l’autre, être influencée tout au moins par l’autre, c’est là le fait le plus général de la science. Mais ce lien peut avoir l’un de ces trois caractères fondamentaux :

a) Ou bien les choses sont dues au hasard universel. Elles n’ont pas de plan.

b) Ou bien elles sont strictement déterminées selon le processus d’un déterminisme universel et intégral. ba. Soit conformément à leurs propres réactions d’être, selon les propriétés de leurs éléments premiers tenus pour avoir toujours existé. bb. Soit conformément à un plan extérieur imposé par une intelligence et une volonté supérieures à elles. (Dieu.)

c) Ou bien déterminées par elles-mêmes, elles laissent place à l’intervention de la liberté et celle-ci peut être conçue. ca) Soit comme exclusivement le propre de l’homme. cb) Soit comme existant, bien qu’à des degrés plus ou moins développés, dans toute la série des êtres.

IV. — ORDRES DE RÉALITÉS ET DEGRÉS D’EXTENSION DES SOCIÉTÉS.

Il y a lieu de distinguer la prévision sociale d’après l’ordre des réalités envisagé et d’après le degré d’extension des sociétés soumises à prévision.

A. Ordre des réalités. — Par des calculs exacts l’astronomie est à même de prédire le jour et l’heure d’une éclipse de soleil ou de lune ; les mêmes calculs lui permettent de fixer avec précision les dates des éclipses qui ont eu lieu dans le passé. D’autre part les calculs sont intervenus pour prédire le temps avec un succès