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taine régularité sauf la grêle. (Pour la grêle la répartition de la chute est différente de la répartition des dégâts qui en résultent.)

La navigation aérienne et son importance militaire ont fait faire des bonds en avant à la météorologie. Grâce aux observations fixes et aux observations cosmiques par les navires, on a pu considérer le mouvement de l’air dans toute sa masse et par des calculs dans des instituts centraux, dresser jour par jour, presque heure par heure, la carte météorologique mondiale. L’interdépendance de toutes les parties de l’atmosphère a été démontrée. Tourner la page d’un livre provoque un mouvement d’air ressenti jusqu’aux antipodes. Sans coopération internationale, impossible de faire de la météorologie pratique.

On a discuté à la Conférence Météorologique de 1928, de la possibilité de dissiper des tempêtes qui apportent par une sorte d’action (trigger) là où l’incident de stratification par l’accroissement de l’énergie thermale peut être évitée ou brisée. Les grandeurs impliquées dans le déplacement des masses d’air dans une dépression ordinaire sont déjà si immenses qu’on n’a pas actuellement de force pour agir sur elles. C’est comme s’il s’agissait de s’opposer à la marée. Mais on possède d’ores et déjà le moyen de découvrir l’existence des conditions qui favorisent la formation d’une tempête et de prévoir son parcours avec un haut degré de probabilité.

L’atmosphère constitue une masse énorme en mouvement dont le cycle est celui-ci : 1. Il y a l’échauffement inégal des diverses parties de la planète par le soleil. 2. Cet échauffement met en mouvement toute la masse des eaux et de l’atmosphère. 3. L’équilibre atmosphérique est le premier rompu ; d’où les vents. 4. Les vents affluent vers l’équateur où la dilatation de l’air se produit par la chaleur. 5. Il en résulte un courant ascendant continuel vers lequel se portent les vents alizés. 6. Les vents alizés poussent obliquement vers l’ouest les eaux maritimes. 7. Les eaux en rencontrant