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Les problèmes de l’homme vivant en communauté et de la formation (éducation) sont examinés au chapitre de la société ; ceux relatifs à la conscience et au moi, à l’anthropocentrisme et à l’obligation où se trouve l’homme de ramener l’univers à lui-même, sont traités au chapitre du moi, chapitre où il est traité aussi de la vie de l’individu en général.

Les données relatives à ces divers points sont toutes des facteurs de notre conception de l’homme, en partant de la conception du monde. Les explications sont elles-mêmes fonction des sciences antérieurement exposées et de celles qui le seront par après.

NOTION DE L’HOMME.

Définition. Qu’est-ce que l’homme ? — C’est l’éternelle question que le « sphinx de la vie », ainsi que l’appelle Carlyle, pose à chacun de nous. Elle est vieille comme le monde et tout être conscient de son existence, tout être qui raisonne doit la résoudre tôt ou tard ; bien plus, il y répond constamment par ses actes mêmes. Immédiatement que cette question se présente à l’esprit, elle fait surgir un grand nombre de questions secondaires. D’où venons-nous ? Où allons-nous ? Dans quelles relations sommes-nous avec le monde extérieur ? Quelles sont nos relations avec nos semblables ? Y a-t-il pour ces relations une loi de justice et de solidarité ? Le monde est-il régi uniquement par la loi des antagonismes, la survivance du plus apte ?

La définition de l’homme dépendra du système philosophique adopté. L’homme, dit le catéchisme catholique est un être doué d’une âme et d’un corps. Le spiritualiste De Bonald définissait l’homme une intelligence servie par des organes. Avant lui Proclus avait déjà dit : « l’homme est une âme qui se sert d’un corps ». Les positivistes disent : l’homme est un animal doué de raison qui appartient à la classe des mammifères mais qui se distingue de tous les autres animaux par l’excellence de son organisation intellectuelle. Déjà le vieil Homère avait dit : de tous les animaux qui respirent et