Page:Otlet - Problèmes internationaux et la guerre.djvu/237

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

Unis pour améliorer leur change et le stabiliser. Les Français et les Anglais ont fait à New-York une opération commune, consistant à emprunter un demi-milliard de dollars sur les bons du gouvernement britannique et du gouvernement français, sans garantie subsidiaire.

4. Chambres de compensation. — Nombre croissant de payements se font par compensation. Un service international de Clearing-house (chambre de compensation) est indiqué. Il porterait sur les compensations des dettes de pays à pays ; les clearing-house nationaux en seraient les membres. Il aurait pour but notamment d’éliminer les pertes et les gaspillages occasionnés par les déplacements de l’or de nation a nation. Ce serait en partie la régularisation des pratiques déjà existantes entre banques des pays différents, mais sans systématisation, ce qui occasionne une surcharge inutile de frais pour le commerce (frais d’envois, d’écritures, d’assurances, d’intérêts, dont profitent seules les banques entre le jour d’expédition et celui de remise, etc.). En outre la chambre internationale de compensation fixerait officiellement le cours du change avec ou sans le concours du marché des valeurs. Ce cours servirait de base a tous les calculs d’envois d’argent à l’étranger, aujourd’hui presque incontrôlable dans la pratique. Les comptes courants seraient simplifiés comme est simplifié le calcul du taux d’intérêt fixé par les comptoirs d’escompte des banques nationales. Un plan a été proposé pour la création d’une chambre de compensation clearing house internationale[1]. Un tel service devrait être rattaché à la Banque internationale et devenir la base d’un département international des finances.

5. Banque internationale des États. — Une telle banque est dans la logique du développement des opérations bancaires. Déjà les relations à établir entre les grandes banques d’émission ont fait l’objet d’études diverses. Elles ont été examinées notamment par le Congrès international des unions économiques (1912). On entrevoit plusieurs utilités à une banque internationale dont le capital de plusieurs milliards devrait être souscrit par tous les gouvernements. a) Billets de banque internationaux garantis par une encaisse d’or et constituant l’équivalent du certificat de dépôt d’or. Une meilleure étude des changes et surtout les modifications que subirait celui-ci dans une organisation économique vraiment mondiale permettrait d’en faire ultérieurement un billet basé sur le crédit, comme les billets des banques nationales. b) Réescompte des effets de commerce avalisés par les banques nationales au prorata de la participation de chaque État dans le capital de la banque internationale. c) Contrôle du clearing house international décrit ci-dessus et centralisation des opérations de virement international. d) Opérations de trésorerie des services interna-

  1. Plan suggéré par John-J. Arnold, vice-président de la First National Bank, Chicago.