Page:Otlet - Problèmes internationaux et la guerre.djvu/306

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des types, lesquels seront conformes aux unités des mesures internationales (le système métrique, unités électriques, unités chimiques), et en font des unités spéciales et détaillées[1].

b) Les brevets d’invention et leur organisation internationale. La plupart des inventions se font protéger par des brevets ; le nombre des brevets devient formidable et dépasse le million. De là, nécessité d’accorder au public et à l’inventeur une protection plus effective : Brevet international, amélioration dans la publication des brevets et organisation de leur documentation ; examen préalable et systématique des brevets. Il existe une Union internationale pour la protection des brevets et un bureau central à Berne. Pendant la guerre la propriété industrielle n’a pas donné lieu à des actes de rapine. On a proposé la création d’un office international des brevets des pays alliés[2].

c) Les programmes de recherches techniques. L’effort de la science n’a pas toujours porté sur des objets indispensables ; il ne fut pas aussi efficace dans tous les domaines. Le Temps n’est-il pas venu où l’on puisse donner des lois à la science et lui dire : « Tu créeras de préférence ceci ou cela. » Les questions posées dans les concours, les tâches imposées par les industriels à leurs laboratoires de recherches sont des commencements. Il faudra les systématiser, les généraliser. À l’occasion des grandes expositions universelles, on l’a quelquefois essayé[3].

d) Le facteur ethnique et racique intervient dans le domaine de la technique. Tous les peuples n’ont pas à un égal degré le don d’invention et l’aptitude à se servir de machines. Les Américains l’ont à un très haut point et depuis longtemps. Ils inventent et ont eu une aptitude particulière à développer, à rendre pratique, à transformer en dollars des idées qui sont nées ailleurs. Les Allemands n’ont pas le don de l’invention mais celui de l’usage des machines. De là une supériorité dans une civilisation qui revêt la forme industrielle et mécanique. Des auteurs affirment que les nations libres, et spécialement la Grande-Bretagne, la France et les États-Unis, ont montré une supériorité évidente dans le domaine des inventions sur les pays à gouvernement despotique tels que l’Allemagne ; ainsi la machine à vapeur, le télégraphe, le téléphone, la presse rotative, la machine à égrener le coton, le sous-marin, l’aéroplane, la télégraphie sans fils, etc., sont d’origine anglaise, française ou américaine. Mais les Allemands, avec leur talent d’organisation, exploitent merveilleusement les idées de leurs voisins et en tirent de nouvelles applications : la découverte des

  1. Voir à ce sujet les travaux du Congrès mondial des associations internationales.
  2. De Fuisseaux, Le brevet international. Congrès mondial de 1913, p. 1193. — Organisation de la documentation technique : Bulletin de l’Institut international de bibliographie et actes du Congrès international de l’enseignement technique.
  3. Liste des desiderata dressée en vue du Grand Concours international de Bruxelles, 1888 (Exposition internationale).