Page:Otlet - Problèmes internationaux et la guerre.djvu/488

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objet d’organiser d’importants services internationaux et sont comme autant de branches de l’administration internationale. Liés entre eux à cet effet par des traités auxquels l’adhésion île tous les États est possible en tout temps, les gouvernements ont fait des Unions ouvertes de véritables associations officielles. Tous les bureaux de ces Unions, à l’exception de ceux de la télégraphie et de la radiotélégraphie, ainsi que ceux de la propriété littéraire et artistique, et de la propriété industrielle, sont consacrés chacun à un travail spécifique indépendant, et chacun d’eux est maintenu grâce aux subsides payés par les gouvernements adhérents, aux termes d’un traité ou de tout arrangement similaire. Quelques-uns ont été formés pour répondre à des besoins d’échanges entre les gouvernements, d’autres à l’initiative d’une propagande privée, d’autres encore par le développement logique donné à des coopérations au début moins bien organisées[1]. Des Unions internationales et des Bureaux internationaux existant notamment pour les postes, les télégraphes, les poids et mesures, la protection de la propriété industrielle et des œuvres littéraires et artistiques, la répression de la traite des esclaves africains, la publication des tarifs douaniers, l’hygiène publique, l’agriculture, le transport des marchandises par chemin de fer, le régime des sucres. L’Union postale a un territoire d’environ 116 millions de kilomètres carrés ; elle embrasse une population totale de 1228 millions d’habitants. De l’Institut international d’agriculture, quarante-huit États font partie, représentant les 99 centièmes de la population du globe et les 97 centièmes des terres émergées.

2. Le budget total des Unions administratives officielles, formé par contributions de tous les États, ne dépasse pas actuellement deux millions de francs. Ce n’est même pas le quart de centième (ou 2 ½ millièmes) des budgets de la guerre additionnés de tous les États, lesquels s’élèvent à 12 milliards !

3. Les Unions offrent des lacunes, elles manquent de concentration, de coordination ; certaines sont mal surveillées et demeurent dans un statu quo regrettable. Deux voies sont ouvertes : a) faire des Unions des sections d’une administration internationale concentrée, et les rattacher comme sections à l’un des départements ministériels dont il a été question plus haut. Par là s’effectuerait non seulement une extension de leur action, mais une véritable économie dans leur gestion et une concentration du personnel[2]. À côté des Unions continue-

  1. Léon Poinsard, Les Unions et ententes internationales, Berne, 1901. — Jean Claveirolle, L’internationalisation et l’organisation internationale administrative, Saint-Étienne. — Paul Reinasch, Public international Unions. — Fr. Roussel-Despierres, Les Unions internationales, Revue internationale de sociologie, janv. 1916 (proposition de nouvelles Unions inter-alliées).
  2. Voir monographies des Unions universelle dans l’ « Annuaire de la Vie internationale ». — Denys-P. Myers, La concentration des organismes internationaux