Page:Otlet - Problèmes internationaux et la guerre.djvu/497

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Certes, la possibilité d’une garantie mutuelle de leurs territoires pour tous les États soulève des difficultés. Une telle garantie peut-elle être effective et réelle ? À qui devrait s’étendre la garantie ? (La Hollande, par exemple, peut-elle garantir à Haïti l’intégrité de son territoire contre des entreprises des États-Unis ? Quel intérêt y a-t-elle ? À quoi devra s’étendre la garantie ? (Par exemple, à la révolution intérieure ? au soulèvement des nationalités dont est formé un empire ?) — Mais tous ces points sont susceptibles de détermination satisfaisante.

372. Domaine international.


Aujourd’hui, le globe tout entier est susceptible d’être traversé, habité ou utilisé par les hommes (terres proprement dites, mers, atmosphère, centre de la terre). Les circonstances ont conduit à en nationaliser une partie, à en internationaliser une autre, à en « a-nationaliser » une troisième, sous le régime de la res nullius. Un progrès réel serait accompli si cette dernière notion, mieux approfondie et mieux définie, conduisait à présent à une déclaration par laquelle tout ce qui a été considéré jusqu’ici comme res nullius, ou peut l’être à l’avenir, soit incorporé dans le domaine international et placé sous la juridiction directe de l’autorité internationale. Les territoires internationaux appartiendraient à la communauté des nations, à l’Union, de la même manière que dans un empire ou un État fédéral il existe des terres impériales ou districts fédéraux (exemple : Reichsland ou Alsace-Lorraine ; le district fédéral de Colombie avec Washington).

Il faut distinguer avec soin de l’internationalisation cinq régimes qui en diffèrent, ou bien qui ont avec elle certaines ressemblances et peuvent y conduire : a) La liberté internationale d’une partie du globe (la mer libre) ; b) La neutralisation. Ce qui est neutre relève de la souveraineté particulière d’un État, mais est frappé de servitude

    congrès américain. Le président, après avoir traité plusieurs questions d’ordre intérieur aborde les affaires de l’Amérique du Sud, alors en révolte contre l’Espagne, et, à propos de l’intervention de l’Europe, formule la doctrine célèbre à laquelle il a attaché son nom. : On en a tiré la formule : L’Amérique aux Américains. « Les citoyens des États-Unis sont animés des sentiments les plus tendres pour la liberté et le bonheur de leurs frères de l’autre côté de l’Atlantique. Nous ne nous sommes jamais mêlés dans les guerres qu’ont entreprises les puissances européennes pour des débats particuliers ; telle est notre politique… Nous considérerons toute tentative des alliés d’étendre leur système à quelque partie de cet hémisphère comme dangereuse pour notre tranquillité et notre sûreté. Quant aux colonies existantes ou aux dépendances des puissances européennes nous ne sommes pas intervenus et nous n’interviendrons pas dans leurs affaires. Mais quant aux gouvernements qui ont déclaré leur indépendance, qui l’ont maintenue, et dont nous avons reconnu l’indépendance, nous ne pourrions voir l’intervention d’un pouvoir européen quelconque dans le but de les opprimer ou de contrarier en aucune manière leur destinée, que comme une manifestation d’une disposition inamicale (unfriendly) envers les États-Unis. »