Page:Ott - Hegel et la Philosophie allemande, 1844.djvu/26

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priori sont des modes d’activité du sujet pensant, toutes sont subjectives ; nécessaires pour que l’expérience soit possible, elles n’ont aussi d’autre but que de rendre l’expérience possible ; mais elles ne nous apprennent rien quant aux objets de l’expérience, elles n’ont aucune valeur objective.

Pour vérifier son hypothèse, Kant analyse toutes les notions a priori.

Ce sont d’abord celles qui accompagnent toute perception sensible, les notions qui résultent de l’espace et du temps. Tout objet est nécessairement dans un lieu, tout phénomène se passe dans un temps. Le temps et l’espace sont les conditions de toutes nos perceptions sensibles ; or, le temps et l’espace ne peuvent être des réalités hors de nous ; ils ne peuvent être non plus des résultats de l’expérience. Ce sont donc des formes mêmes de notre esprit, les formes du sens extérieur.

Viennent ensuite les notions inhérentes à notre faculté de juger. Le jugement a pour but de résumer sous une unité des aperceptions multiples. L’intuition d’une rose, par exemple, fournira une diversité d’impressions ; par un jugement, nous placerons l’unité dans ces impressions en les comprenant sous l’idée de substance : l’idée de substance est donc inhérente à notre faculté de juger même. Il est autant d’idées de ce genre, de catégories, qu’il est de formes du jugement. Kant le réduit à douze principales.