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Page:Ott - Hegel et la Philosophie allemande, 1844.djvu/30

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de la raison individuelle, qu’on a concentré les recherches sur cette conscience, et qu’on s’est trouvé enfermé dans le cercle qu’on s’était tracé. Or c’était à tort ; la conscience de soi n’est pas un fait de conscience plus primitif, plus certain que tous les autres faits de conscience ; il est un résultat de l’enseignement ; il dépend de conditions organiques, et peut manquer quelquefois. D’ailleurs la philosophie allemande l’a dépassé elle-même, et s’est vue forcée, comme nous le verrons, de revenir sur la valeur qu’elle lui accordait d’abord. Ce fait était donc dans le cas de tous les principes premiers qui servent de fondement aux systèmes philosophiques, il était accepté de foi. Une philosophie catholique aurait choisi une autre croyance pour point de départ.


Dans la pensée de Kant, son système était définitif ; mais il était évident qu’on ne s’arrêterait pas à cette simple négation. Aujourd’hui que mille héritiers se sont partagé la succession, il ne subsiste qu’un résultat de son travail, c’est la question posée. Le criticisme pur a été repoussé ; mais la direction qu’il avait imprimée a été suivie, la question a été maintenue rigoureusement dans les termes nouveaux qui en étaient la conséquence. C’est de là que le système de Kant tire sa grande importance ; c’est par là qu’il a exercé une