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Page:Ott - Hegel et la Philosophie allemande, 1844.djvu/81

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vie disparaissaient dans cette lumière de l’intuition divine.

Il est certain que ce système primitif de Schelling est le panthéisme complet, le panthéisme avec toutes ses conséquences : la personnalité de Dieu et l’immortalité de l’âme sont niées ; la nécessité préside à toutes les manifestations existantes ; la question du mal, cette grande question posée sans cesse à l’homme, la question du mal est effacée. Sous une forme différente, avec une apparence scientifique et une enveloppe sentimentale de plus, la conclusion en est la même que celle du matérialisme le plus vulgaire.

Schelling ne s’en tint pas là. Sous l’influence de la réaction religieuse et mystique qui se fit en Allemagne pendant le règne impérial, il revêtit son hypothèse d’une couleur chrétienne et mystique. Ses écrits de cette époque se ressentent de la lecture de Platon et du panthéiste allemand du seizième siècle, de Jacob Böhme. La manifestation actuelle de l’absolu se trouve précédée d’une manifestation plus pure, plus vraie, plus idéelle, qui rappelle l’idée archétype de Platon. La génération actuelle des hommes a été précédée d’une génération d’esprits supérieurs qui ont guidé les premiers pas de l’humanité. La manifestation de l’absolu dans la nature et dans l’humanité actuelle est une chute ; elle est la dispersion, l’aliénation de l’absolu ; celui-ci revient à lui-même par le développement spiri-