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Page:Ourliac - Nouvelles.djvu/174

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COLLINET


Les hommes élevés par leurs talents ont toujours eu dans leur jeunesse des aventures devenues curieuses par le contraste de la fortune qu’ils ont faite depuis, et bien capables d’encourager les jeunes gens qui poursuivent le même but à travers les mêmes difficultés. Un homme de mérite, à présent obscur, en contait de telles à ses amis qu’elles avaient décidé de son sort, et qui sont dignes d’être rapportées. Il est à regretter que ce sujet ne soit pas tombé dans l’esprit d’un romancier plus habile, qui en eût fait un ouvrage en trois tomes. On s’en tient ici au simple récit qui paraîtra de lui-même assez romanesque.

Il y a donc à peu près quinze ans, au commencement de la bonne saison, une troupe de comédiens arriva dans une petite ville du Languedoc. C’est un événement considérable, en province, et qui fait bruit dans le pays. On courut aux voitures, on entoura l’auberge, et les fils de famille réunis au café ne s’entretenaient que de cela.

La nouvelle troupe joua et joua bien ; on fut content, du