dent les bras, avec votre ci-joint, très-tendre et très-attaché
Frère Paul ayant achevé de lire la lettre à haute voix, leva la vue sur l’oncle Scipion, qui avait le visage tout brillant de larmes. Le bonhomme lui dit avec un soupir :
— Qu’en dis-tu ?
— Je dis que parmi leurs inventions nouvelles, dont je ne puis juger, ils ont au moins inventé des mots prodigieux, que je ne vis jamais ailleurs.
— Je parle des offres que me font ces braves gens. Je ne te cacherai pas, frère Paul, que je songe depuis longtemps à revoir la France. De mon temps déjà, j’ai ouï parler des changements merveilleux qui se préparaient dans ce beau pays. On saluait l’aurore de ce siècle des lumières ; M. de Voltaire…
— Dans le temps qu’on voulait vous couper la tête ?
— Ces orages ont disparu ; le grand soleil s’est enfin levé, à ce qu’il me semble. Je ne parle d’ailleurs que des progrès industriels. Il paraît que le luxe, quoique poussé dans les derniers raffinements, s’accommode à tous ; que les citoyens vivent mieux et à meilleur compte, et que l’invention, la production, la fabrication, la consommation, aussi bien que l’importation et l’exportation…
— Qu’est-ce que cela vous fait ? dit frère Paul. Mais di-