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Page:Ourliac - Nouvelles.djvu/241

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bonnes gens ? Père Scipion, si vous en réchappez, faites dire des messes pour le repos de mon âme, qui en aura bon besoin.

Mais tout à coup la grande clarté du jour reparut.

— Vous aurez fait un signe de croix qui a rompu la magie, dit frère Paul.

— Ne voyez-vous pas, dit le voyageur, que c’est un tunnel, c’est-à-dire un chemin qui passe sous terre, et qu’on y est en sûreté aussi bien qu’ailleurs ?

L’oncle Scipion, jusque-là glacé de frayeur, passa la tête à la portière, et dit enfin d’un air craintif :

— Cette machine, en somme, est assez commode ; il ne s’agit que de s’y accoutumer, car on a plus de peur que de mal.

Comme il disait ces mots, on ouït un bruit extraordinaire.

— Ciel ! s’écriaient les gens, un autre convoi qui vient à notre rencontre.

— Qu’est-ce que cela ? dit frère Paul, qu’on se range pour le laisser passer.

Hélas ! un choc effroyable lui coupa la parole, ce ne fut qu’un cri ; les voyageurs se sentirent lancés en l’air comme des beignets qui sautent en poêle, et le malheureux frère Paul, cabriolant avec les autres à une hauteur prodigieuse, n’eut que le temps de s’écrier : Je demande pile !

Un silence lugubre suivit. On eût dit que le monde était anéanti à cent lieues à la ronde.

— Ah ! du moins, sommes-nous arrivés ? dit enfin dans les environs une voix dolente.

— Est-ce vous, notre oncle ? demanda frère Paul étendu