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Page:Ourliac - Nouvelles.djvu/245

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deste commerçant tu fais bien de la dépense dans ta boutique.

— Boutique ! mon oncle, que voulez-vous dire ? Nous avons des magasins, encore ne sont-ils chez moi qu’en dernière ligne, car je suis lancé dans le haut commerce.

— Magasins, soit. Mais tu y répands bien de l’argent inutilement avec ces meubles magnifiques.

— Bah ! cela ne coûte pas aussi cher que vous croyez. Le progrès, le progrès, mon oncle ! Devinez combien coûtent ces fauteuils ? Cinquante francs pièce.

— Véritablement ! s’écria l’oncle stupéfait ; voilà un merveilleux marché, et d’autant qu’il est pour la vie.

— Ah ! oui, dit le neveu ; c’est un mobilier qu’il faudra renouveler l’an prochain.

— L’an prochain ! s’écria l’oncle passant d’un extrême de la surprise à l’autre.

— Corbleu ! dit frère Paul, je vais me faire tapissier dans ce pays.

— Cela n’a que de l’éclat, reprit Dumarsouin d’un ton simple.

Et tout en causant, frère Paul qui était fatigué, se laissant tomber sur un fauteuil, rebondit de la hauteur d’une brasse, et s’enfuit tout épouvanté en criant :

— Il y a quelqu’un là-dessous !

— Non, dit le neveu, c’est un ressort élastique dont l’étoffe est rembourrée, et de même il y a du coton dans cette soie, je ne sais quels métaux dans ces bronzes, et du bois blanc sous cet acajou. Progrès, cher oncle. Vous en verrez bien d’autres.

— Il est vrai, dit l’oncle humilié, qu’on ne se serait ja-