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Page:Ourliac - Nouvelles.djvu/267

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— C’est une perte de vingt mille francs !

— Eh quoi donc ? disait l’oncle.

— Le gaz vient d’éclater.

— Le gaz ! dit frère Paul.

Ils descendirent. Les vitres, les meubles, les glaces, tout avait volé en éclats dans le magasin, tous les murs étaient noircis par les flammes.

— Quoi ! c’est la lumière de ces beaux quinquets qui a fait ce dégât ? disait l’oncle Scipion.

— Oui, répliqua Dumarsouin ; cet imbécile commis a oublié de fermer un petit trou, et le gaz, dont les conduits se répandent dans toute la maison, a éclaté comme ferait une mine.

— Et nous couchons sur une pareille machine ! s’écria l’oncle Scipion.

— Et si l’on oublie de fermer un petit trou, dit frère Paul… Notre oncle ! je ne veux point seulement me rhabiller : allons coucher à l’auberge.

Mais on leur fit entendre que, le gaz ayant éclaté, il n’était plus à craindre, au moins pour le moment, qu’il éclatât de nouveau ; et d’ailleurs Dumarsouin ne s’occupant guère de ses hôtes au milieu d’un pareil désastre, ils remontèrent tout tremblants dans leurs chambres, mais là frère Paul s’écria :

— Notre oncle, vous savez si je vous aime, mais je vous tiens pour fou si vous restez ici ; et comme, si vous étiez fou, je n’y saurais que faire, je vais tout bellement demain matin reprendre le chemin de chez nous. Vous me suivrez si vous le jugez convenable.

— Je suis bien de cet avis, mon ami, mais il faut voir.