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MAÎTRE STRANZ


Le lendemain de mon arrivée au château, je m’éveillai de très-grand matin. Les oiseaux gazouillaient dans les arbres devant mes fenêtres. Il n’est rien de si doux que ces réveils dans une belle campagne, un jour de voyage, sans soucis, par un temps vif et clair.

Je descendis dans le parc.

J’y trouvai déjà le prince, qui tirait des moineaux en veste de nuit. On l’eût pris de loin pour un petit bourgeois du pays. Nous nous vîmes d’un bout à l’autre de la grande avenue, d’un bout à l’autre de sa principauté.

— Je vous conjure, me dit-il en m’abordant, de ne prendre aucune idée de la résidence avant d’avoir entendu maître Stranz. Maître Stranz, c’est ma merveille, à moi, c’est mon grand homme, et le plus beau fleuron de ma couronne. Toutes les cours d’Europe me l’envieraient si on le savait au monde, et je connais plus d’un roi qui troquerait contre lui sa meilleure ville.

Le prince me vit hésiter et continua :