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Page:Ourliac - Nouvelles.djvu/44

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M. le comte, parce qu’il faut avant tout, que cet arrangement lui convienne.

— À propos, j’ai un petit clerc d’avoué dans la manche, qui vous arrangera par écrit les choses d’intérêt. Vous n’avez qu’un mot à me dire, je vous mènerai ça bon train.

M. le comte fut en effet consulté, et donna son assentiment. Le personnage de Baffi étant connu, on ne peut songer sans rire au grave empressement que mettaient ces dames à lui soumettre leurs résolutions, attendu que le cher jeune homme n’avait pas plus de cervelle qu’une linotte ; tout rempli de fatuité et de lubies, tout occupé de ses airs agréables et de l’effet qu’il produisait chez ces dames, il chiffonnait son jabot, mirait le bout de ses bottes, faisait ses grimaces, et répondait à tout : — Oui, oui, ma sarmante Zuanita, ze tasserai de vous rendre houreuse !

— Mais ces dames étaient sous le charme du patrimoine italien, dont elles ne connaissaient pas encore les brèches secrètes. N’en déplaise à la finesse tant vantée du beau sexe, on le trouve souvent en défaut sur la dose d’esprit d’un homme qui fait mine d’user généreusement de son bien.

Quoi qu’il en soit, n’avais-je pas raison de dire, en esquissant plus haut l’imposante figure du digne Schérer, qu’on n’eût guère prévu qu’il pût à son âge tenir tant de place dans la future félicité de tant de diverses personnes, y compris deux petites créatures intéressantes, qui n’attendaient que le consentement du vieux guerrier pour prendre rang dans le monde ?

Ce fut peu de temps après les scènes précédentes, que se ménageait à la chute du jour, entre Schérer et ma-