profondir. On trouvait, je suppose, parmi la compagnie, madame Gidoin, à qui la reconnaissance attachait ces dames, quelques chanteurs de romances, quelques petits bourgeois séduits par les grandeurs de madame de Schérer, et qui se trouvaient honorés de ses bonnes grâces, etc., etc., etc. D’ailleurs, ces dames avaient si grande hâte de reconquérir leur considération, qu’elles venaient de concevoir une manœuvre décisive. Elles s’apprêtaient à donner un bal, laquelle solennité était fixée à huit jours de là.
On peut se figurer le zèle qu’elles apportèrent à préparer ce triomphe, où devait briller de tout son éclat leur état-civil remis à neuf. Le seul plan de cette fête les occupa trois semaines, et l’opportunité de chaque rafraîchissement fut discutée à part. La fille tremblait de donner dans la petite soirée à échaudés, et la mère, au contraire, moins piquée d’élégance, craignait de tomber dans l’excès. Il fut enfin arrêté qu’on aurait deux douzaines de glaces et deux plateaux de punch, sans compter les sirops et les limonades. On loua d’avance deux banquettes à crépines d’or ; à cette occasion, il fallut démonter le lit de madame Fressurey qui, pour ce soir-là, se résignait en bonne mère à coucher dans la soupente où on serrait le bois.
Ces dispositions arrêtées, on envoya les billets d’invitation dûment lithographiés, ce qui parut à madame Fressurey une prodigalité sans pareille. M. le comte Baffi avait promis d’assister à la soirée pour y jeter quelques reflets de son élégance ; mais une catastrophe soudaine répandit le trouble au milieu de ces préparatifs. L’altercation suivante la laissera deviner :
— Mon Dieu, maman, dit Cécile en traversant l’anti-