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Page:Ourliac - Nouvelles.djvu/77

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— Je ne vous cache pas… que je venais… Dame, oui, j’ai été choqué… Je ne suis pas content, quoi !

— Allons, méchant, laissez donc ça là. Nous sommes en train de nous amuser. Faut pas être grognon ; la jeunesse danse là-dedans. Mais il y a des friandises de votre âge. Vous arrivez à point nommé : Je viens de faire un punch de cinq litres.

— Cinq litres ! bégaya Schérer tendrement.

— Oui, et qui n’est pas piqué des charançons, et vous ne cracherez pas là-dessus, vieux mortier-monstre ; vous en aurez la bonne part. Mais, écoutez, mon bon monsieur Schérer, j’ai une observation à vous faire : Vous entrez là dans une société choisie, tous vieux parents riches, qui ne savent rien de rien ; vous comprenez ? Voulez-vous faire tort à ma fille, à votre femme, à la mère de vos enfants, nous priver d’un héritage et nous mettre dans la gêne pour votre petite pension ? Voulez-vous ça, monsieur Schérer ?

— Plutôt mourir, c’est ma devise, je suis trop délicat.

— Entrez donc, je le veux bien, et faites comme si de rien n’était. Laissez-moi dire, et dites comme moi, ou bien encore ne dites rien, ça sera plus tôt fait, et vous aurez le temps de vous rafraîchir.

— Je comprends.

— C’est dit ?

— N’y a qu’une parole.

— Entrez-moi là-dedans : histoire de goûter la cuisine de l’établissement.

Elle le poussa dans le laboratoire, et lui versa du punch dans un bol. Schérer, tout attendri, disait :