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D’une part, remplir, en restant toujours dans le domaine du possible, la plénitude de nos obligations internationales et sauvegarder le prestige de la Nation, devoirs auxquels tout peuple qui veut être considéré veut rester fidèle ; d’autre part, ménager le sang de nos soldats, assurer leur bien-être matériel et moral, alléger leurs souffrances.


Dans la campagne de 1914, les opérations de l’armée belge furent décisives pour permettre aux grandes armées alliées d’arrêter la puissante offensive allemande sur la ligne où, pendant près de quatre ans, elle s’est stabilisée.


C’est pendant cette campagne que se joue véritablement la liberté du monde ; la lutte gigantesque qui se livre en Belgique et en France doit décider si, vraiment, c’est désormais l’hégémonie allemande qui régira l’humanité.


Les nations de l’Entente n’étaient pas également prêtes pour soutenir, de toutes leurs forces, le formidable choc qui allait se produire.

Deux d’entre elle seulement, la France et la Russie, étaient en mesure de s’opposer sur terre, sans grand délai, à l’entreprise des Empires centraux qu’une longue et minutieuse préparation avaient portés à l’apogée de leur force.

À l’armée belge échut le magnifique mais périlleux destin d’être placée au point où l’état-major allemand, sûr de la décision, allait lancer le plus gros et le meilleur de ses forces.

Luttant seule pendant deux mois et demi sur l’entière profondeur de son territoire, de Liège à Anvers, puis d’Anvers à l’Yser, l’armée belge d’abord