Page:Ouverture de la session législative de Belgique, 1918-1919, Discours du Roi, 22 novembre 1918.djvu/4

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toute son énergie, elle bondit à l’assaut des lignes ennemies et, d’un seul mais irrésistible et sublime élan, conquiert cette crête des Flandres qui avait jusqu’alors défié les attaques des troupes les plus valeureuses.


Après ces journées mémorables, elle continua d’attaquer et de poursuivre l’ennemi à côté des armées alliées, jusqu’au jour où celui-ci fut forcé de se déclarer vaincu.


En terminant ce court récit, je vous dis à tous : la Belgique peut regarder avec fierté la tâche accomplie par son armée ; au cours de cette lutte sans précédent, l’armée a fait pleinement son devoir, elle a porté à un haut degré le prestige national et la réputation de nos armes ; elle a rendu au monde entier un service inestimable.


J’ai un autre devoir à remplir, celui de témoigner des belles vertus militaires des troupes alliées qui ont combattu sur le sol de la Patrie, fraternellement confondues avec les nôtres, toutes animées d’un même idéal et d’un même esprit de sacrifice. Honneur aux soldats de la France, de l’Angleterre et des États-Unis qui se sont portés à notre secours ! Je m’incline respectueusement devant ceux qui sont morts et qui reposent dans notre terre à jamais sacrée : la Belgique reconnaissante entretiendra pieusement leur glorieux souvenir.

Honneur aussi à nos morts, à nos glorieux morts : à ceux qui sont tombés face à l’ennemi sur les champs de bataille et devant le peloton d’exécution ; à ceux qui ont succombé dans les fils de fer le long de la frontière hollandaise ; à ceux qui ont été lâchement