Page:Ovide - Œuvres choisies (trad. Panckoucke), Les Amours, 1858.djvu/286

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tu seras forcé d’avouer qu’elle réunit dans son sein tout ce que l’univers a de plus aimable. Autant le Gargare compte d’épis, Méthymne de raisins, l’Océan de poissons, les bocages d’oiseaux, le ciel d’étoiles, autant notre Rome compte de jeunes beautés : Vénus a fixé son empire dans la ville de son cher Énée.

Si pour te captiver, il faut une beauté naissante, dans la fleur de l’adolescence, une fille vraiment novice viendra s’offrir à tes yeux ; si tu préfères une beauté un peu plus formée, mille jeunes femmes te plairont, et tu n’auras que l’embarras du choix. Mais peut-être un âge plus mûr, plus raisonnable, a pour toi plus d’attraits ? alors, crois-moi, la foule sera encore plus nombreuse.

Lorsque le soleil entre dans le signe du Lion, tu n’auras qu’à te promener à pas lents sous le frais portique de Pompée, ou près de ce monument enrichi de marbres étrangers que fit construire une tendre mère, joignant ses dons à ceux d’un fils pieux. Ne néglige pas de visiter cette galerie qui, remplie de tableaux antiques, porte le nom de Livie, sa fondatrice ; tu y verras les Danaïdes conspirant la mort de leurs infortunés cousins, et leur barbare père, tenant à la main une épée nue. N’oublie pas non plus les fêtes d’Adonis pleuré par Vénus,