Page:Ovide - Œuvres choisies (trad. Panckoucke), Les Amours, 1858.djvu/353

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mieux : dès que leur sort est commun, ils persistent l’un et l’autre dans la faute qui causa leur perte.

Il est une histoire bien connue de l’Olympe entier : c’est celle de Mars et de Vénus pris en flagrant délit par les ruses de Vulcain. Mars, épris d’un fol amour pour Vénus, de terrible guerrier devint amant soumis. Vénus (quelle déesse eut jamais le cœur plus tendre !), Vénus ne se montra ni novice ni cruelle. Que de fois, dit-on, la folâtre rit avec son amant de la démarche grotesque de son époux, de ses mains durcies par le feu et par les travaux de son art ! Qu’elle était charmante aux yeux de Mars lorsqu’elle contrefaisait le vieux forgeron ! combien ses grâces piquantes relevaient encore sa beauté ! Ils eurent soin d’abord de cacher leur commerce amoureux sous le voile d’un profond mystère, et leur passion coupable fut pleine de réserve et de pudeur. Mais le Soleil (rien n’échappe à ses regards), le Soleil découvrit à Vulcain la conduite de son épouse. Quel fâcheux exemple tu donnes, ô Soleil ! Réclame les faveurs de la déesse ; mets ton silence à ce prix : elle a de quoi le payer. Vulcain dispose avec art, au-dessus et autour de son lit, des réseaux invisibles à tous les yeux ; puis il feint de partir pour