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LES AMOURS

Enfin Parétonie et les champs que féconde
Le Nil sept fois bu par Téthys,
J’en adjure ton sistre et le front d’Anubis,
(Et qu’Osire ainsi te seconde
À jamais ; sur tes dons que veille le Serpent,
Puis, qu’avec pompe Apis s’avance) :
Tourne ici tes regards, fais double délivrance ;
La sauver, au Styx me reprend.
Bien souvent tu la vis, dans tes fêtes, se joindre
À ton cortège glorieux.
Et toi, qu’attend l’épouse, aux jours laborieux,
Quand son fruit caché tarde à poindre,
Ilithye, oh ! sers-moi, souris à mes appels :
Elle vaut que tu la défendes !
Alors, vêtu de blanc, d’encens pur et d’offrandes
J’irai parfumer tes autels.
Mon vœu dira — : « Nason pour Corinne sauvée ! »
Seulement daigne y donner lieu.
Vous, mon cœur, si je puis, tremblant, gronder un peu,
Plus d’autre atteinte réprouvée !