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Page:Ovide - Métamorphoses, traduction Gros, 1866.djvu/3

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PRÉFACE




La poésie élégiaque, comme les autres genres de poésie, jeta, au siècle d’Auguste, un vif éclat. Catulle, dans ses pièces légères, d’un travail si délicat et si fin, et où plus de retenue ajouterait encore au charme du tour et de la pensée, avait donné des modèles dans ce genre, et trouvé, en chantant les malheurs d’Ariadne, ces accents profonds de la passion qui, recueillis par Virgile, s’échapperont avec une si touchante tristesse de la bouche de Didon. Tibulle, immortalisé par l’amitié et les vers d’Horace ainsi que par ses propres élégies, avait presque donné à l’expression du plaisir la mélancolie de la passion combattue et attendri l’âme là où les sens seuls semblaient intéressés. Disciple des Alexandrins, de Callimaque, de Philétas de Cos, Properce a pris d’eux cet usage ou plutôt cet abus de l’allusion mythologique, qui trop souvent chez lui vient dé-