Page:Ozanam - Œuvres complètes, 2e éd, tome 01.djvu/229

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nir les écrits des seuls jurisconsultes Papinien, Paul, Gaïus, Ulpien et Modestin auront force de loi ; en cas de partage, triomphera l’opinion qui aura pour elle le plus grand nombre de ces jurisconsultes, et, s’il y a de chaque côté le même nombre de voix, l’avis de Papinien l’emportera[1]. Ceci pouvait être une mauvaise mesure : il était téméraire de canoniser ainsi des opinions souvent contradictoires, des controverses, des consultations, où souvent il y avait plus de subtilité que de génie : il était d’ailleurs peu conforme à l’esprit, au besoin des temps chrétiens, de retourner ainsi en arrière, de restaurer, par une sorte d’apothéose, toute cette jurisprudence païenne : mais là nous reconnaissons ce grand pouvoir de la tradition, qui s’est conservé à Rome par une disposition providentielle, et il a été heureux pour nous que ces textes, destinés à être réduits en poudre par les désastres qui allaient traverser l’empire, fussent ainsi sauvés par cette constitution qui les revêtait d’un caractère légal et les associait à l’inviolabilité de la loi.

D’un autre côté se trouvaient les recueils toujours croissants des constitutions des princes et surtout des princes chrétiens. En 429, Théodose le Jeune et Valentinien III, voulant remédier à cette confusion, ordonnèrent qu’une commission, composée de neuf personnes, jurisconsultes ou hommes d’État, en fissent une compilation régulière où seraient disposés, en seize livres

  1. Cod. Theod., I. I. Tit IV, lex prima, de Responsis prudentum.