Page:Ozanam - Œuvres complètes, 2e éd, tome 01.djvu/252

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

auspices. La tactique de ses successeurs est la même : si les uns avancent, les autres reculent, mais tous hésitent. Le code Théodosien conserve encore l’esclavage, le divorce, le concubinat, des inégalités entre l’homme et la femme, entre le père et les enfants, bien des inégalités que le droit naturel n’approuve pas toujours. Cependant trois grandes nouveautés s’y font place.

C’est, en premier lieu, l’effort fait pour donner au droit un caractère de publicité et de sincérité. Avec Constance tombèrent les formules sacramentelles des testaments, des stipulations et de plusieurs autres actes du droit civil. On fait ainsi disparaître ce que les empereurs chrétiens appellent aucupatio syllabarum, c’est-à-dire les syllabes sacramentelles et tous les restes de subtilités juridiques. On s’efforce de donner ainsi au droit une forme plus populaire, plus accessible à tous, en déterminant les noms des jurisconsultes dont les écrits feront loi, et en réunissant en un seul corps de lois, comme le font Théodose et Valentinien, les constitutions éparses des empereurs chrétiens.

En second lieu, le temporel et le spirituel se divisent ; mais c’est ici que le progrès a le plus de peine à se faire : nous avons vu Constantin conserver le titre de pontife, et ses successeurs croient aussi volontiers que la religion seule de l’Empire est changée, et non leur souveraineté sur les consciences ; on a de la peine à leur arracher l’encensoir, à les désarmer, à les empêcher de convoquer et de présider les conciles ; mais l’Église persiste dans ses laborieux efforts, et Lucifer de