Page:Ozanam - Œuvres complètes, 2e éd, tome 01.djvu/253

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Cagliari ne craint pas de leur dire : « Eh quoi ! respecterons-nous votre diadème, vos bracelets, vos pendants d’oreille, au mépris du Créateur ? »

Cette lutte victorieuse finira par arracher à Théodose et à Valentinien cette déclaration : « C’est une parole digne de la majesté d’un prince que de se dire lié par les lois. » Voilà donc le prince devenu le premier serviteur de la loi ; voilà le pouvoir temporel descendu à la place que l’Évangile lui a faite, et qui, si elle n’est pas la plus belle, est du moins la plus sûre : Que celui qui veut être le premier soit le serviteur de tous.

Enfin les injures de l’humanité commencent à être réparées. Ces trois grandes plaies que portaient la femme, les enfants et les esclaves, les mains des empereurs les touchent et elles commencent à se guérir. En même temps, Constantin fait aux mères une place plus large dans la succession de leurs enfants. En ce qui touche les enfants, c’est aussi Constantin qui interdit l’exposition et qui punit le meurtrier du fils des mêmes peines dont on atteint le parricide. En ce qui concerne les esclaves, c’est lui qui abolit le supplice de la croix et rend une ordonnance contre les combats de gladiateurs : « ne voulant pas, dit-il, de ces spectacles sanglants au milieu de la paix de l’empire ; » c’est lui qui applique la peine de mort à ceux qui ont fait périr leur propre esclave : « Que les maîtres usent de leur droit avec modération, et que celui-là soit considéré comme homicide qui aura tué son esclave volontairement à coups de bâton ou à coups de pierres, ou