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LXXXIV
À M. CHARLES OZANAM.
Bayonne, 23 novembre 1852.

Mon cher frère,

Nous voici revenus depuis hier, ayant mis fin à cette grande aventure où nous avons été plus heureux que sages. Le bon Dieu nous a vraiment protégés d’une façon toute merveilleuse. Amélie et petite Marie n’ont pas éprouvé de sérieuses fatigues, et je ne me suis jamais mieux porté, malgré le temps abominable que nous avons eu pendant trois jours, malgré le vent froid de Burgos, et malgré la maladresse des habitants qui ne savent pas se chauffer. Si j’ai failli m’enrhumer, c’est chez une dame riche, excellente, qui nous a parfaitement reçus, mais qui nous a laissés geler pendant deux heures, les pieds mouillés devant un brasier éteint. Enfin point de rhume. Il faut avouer qu’à part le mauvais temps en Castille, tout a été favorable. A Burgos, une auberge très-supportable, à peu près comme les hôtels de second ordre en France, des lits propres, une as-