Page:Ozanam - Œuvres complètes, 3e éd, tome 5.djvu/269

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

mangea la moitié par respect pour le jeûne du Christ béni, lequel jeûna quarante jours et quarante nuits sans prendre aucune nourriture matérielle et ainsi avec cette moitié de pain il rejeta loin de lui le venin de la vaine gloire, en même temps qu’à l’exemple du Christ il jeûnait quarante jours et quarante nuits.

Par la suite, dans ce lieu où saint François avait fait une si merveilleuse abstinence, Dieu opéra beaucoup de miracles par ses mérites ; et à cause de ces miracles, les hommes commencèrent à y bâtir des maisons qu’ils habitèrent en peu. de temps il s’y forma un bon et grand village ; il y a un couvent de frères, qu’on appelle le monastère de l’île. Et encore maintenant les hommes et les femmes du village ont un grand respect et une grande dévotion pour ce lieu où saint François fit le carême qu’on a dit.


VI


Comment saint François cheminant avec frère Léon, il lui exposa quelles choses font la parfaite joie.


Saint François allait une fois de Pérouse à Sainte-Marie-des-Anges avec frère Léon, en temps d’hiver et, comme le très-grand froid le tourmentait