Page:Ozanam - Œuvres complètes, 3e éd, tome 5.djvu/270

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fort, il appela frère Léon qui marchait devant, et parla ainsi : « Frère Léon, quand même il plairait à Dieu que les frères Mineurs donnassent, en tout pays, un grand exemple de sainteté et de bonne édification, toutefois écris et retiens bien que là n’est pas la joie parfaite. Et, allant plus loin, saint François l’appela une seconde fois : « Ô frère Léon, encore que le frère Mineur fit marcher les boiteux, redressât les contrefaits, chassât les démons, rendit la lumière aux aveugles, l’ouïe aux sourds, la parole aux muets, et, ce qui est une plus grande chose encore, ressuscitât les morts de quatre jours, écris que là n’est point la joie parfaite. » Marchant encore un peu, il s’écria d’une voix forte : «  Ô frère Léon, si le frère Mineurs savait toutes les langues, et toutes les sciences, et toutes les Écritures, s’il pouvait prophétiser et révéler non-seulement les choses futures, mais encore les secrets des consciences et des âmes, écris que là n’est pas la joie parfaite. » Et allant un peu plus loin, saint François s’écria encore avec force : «  Ô frère Léon, petite brebis de Dieu, quand le frère Mineur parlerait la langue de l’ange, quand il saurait le cours des étoiles et la vertu des plantes, et que tous les trésors de la terre lui seraient révélés, et qu’il connaîtrait les propriétés des oiseaux, des poissons, et de tous les animaux, et des hommes, et des arbres, et des pierres, et