de tout ce qui doit grandir, nous avions oublié l’art chrétien, sorti des Catacombes, se produisant au grand jour dans les basiliques de Constantin et de Théodose, dans les bas-reliefs tumulaires de Rome, de Ravenne, d’Arles ; dans les mosaïques dont le pape Sixte III, en 455, enrichissait le sanctuaire de Sainte-Marie-Majeure. Déjà la coupole s’arrondit au tombeau de Sainte-Constance, pendant que la croix latine étend ses bras à Saint-Pierre et à Saint-Paul. L’empire est encore debout, et tous les types sont déjà trouvés de cette architecture romane et byzantine qui couvrira de ses monuments les bords de la Loire, de la Seine et du Rhin, et qui n’aura qu’à briser l’arc de ses voûtes pour faire éclore avec l’ogive toutes les merveilles du style gothique.
Ainsi voyons-nous commencer la foi moderne, la société moderne, l’art moderne : ces trois choses naissent avant les barbares ; elles croîtront par eux, quelquefois malgré eux. Mais ce ne sont pas eux qui sont venus mettre dans le monde, ni le besoin de l’infini, ni le respect des femmes, ni l’inspiration mélancolique des poëtes. Ils sont venus briser de leurs haches et de leurs leviers l’édifice de la société païenne, où le principe chrétien ne trouvait plus assez d’espace et de liberté. Je dis plus, ils ne frapperont pas si fort, qu’ils ne laissent debout bien des restes de ces vieux remparts où le paganisme se défendit. Nous trouverons que la moitié des vices dont on accuse la barbarie sont ceux de la décadence romaine ; qu’il faut rapporter à l’antiquité une partie des désordres imputés aux temps chrétiens : les