Page:Ozanam - Œuvres complètes, 2e éd, tome 01.djvu/208

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Voilà les manœuvres pieuses qui se répétèrent sans doute dans chaque maison patricienne, et auxquelles se rendirent successivement, mais lentement, ces vieux Romains, ces esprits superbes et opiniâtres, derniers remparts du paganisme. Après tout, la douceur et la patience étaient faciles lorsqu’il s’agissait d’entraîner un père. Il y avait plus de mérite à évangéliser des ennemis, à vaincre par la générosité des populations fanatiques. Quand saint Augustin prit possession du siége d’Hippone, les lois des empereurs mettaient à sa disposition le fer et le feu contre les païens. Toutefois il défend qu’on les violente. Il ne veut pas qu’on brise malgré eux les idoles érigées sur leurs terres. « Commençons, dit-il, par renverser les faux dieux dans leurs cœurs. » Les chrétiens de la petite ville de Suffecte, oubliant ses leçons, avaient détruit une statue d’Hercule. La multitude païenne s’émut, elle s’arma, elle se jeta sur les fidèles et en tua soixante. Augustin pouvait demander le supplice des coupables, invoquer non les édits de Théodose, mais toutes les lois romaines qui punissaient l’assassinat, la violence à main armée. Il écrit aux païens de Suffecte, il leur reproche le sang innocent, il fait gronder sur leurs têtes les menaces du ciel, mais il ne les appelle pas devant les juges de la terre. « Si vous dites, continue-t-il, que l’Hercule était à vous ; soyez en paix, nous le rendrons.


    pontificis neptis de repromissione martyris nasceretur ?… Cum avum viderit, in pectus ejus transiliat, collo dependeat, nolenti alleluia decantet. »