Page:Ozanam - Œuvres complètes, 2e éd, tome 01.djvu/306

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Ainsi, comme M. Naudet l’a résumé dans un excellent mémoire, il y a à considérer trois périodes dans l’enseignement romain : au commencement, liberté absolue de l’enseignement privé, pas d’enseignement officiel ; à la fin, plus d’enseignement privé, mais l’enseignement public tout-puissant ; pendant l’âge d’or de l’empire romain, pendant la plus longue et la plus belle période, présence simultanée d’un enseignement officiel honoré, soutenu des encouragements de l’État, et cependant liberté générale qui permet à tout homme capable, instruit, de venir faire preuve de son savoir en entreprenant l’éducation de ses jeunes concitoyens.

Il ne faut pas croire que les mesures prises recevront leur entier accomplissement, pas plus celles de Julien que celles de Théodose le Jeune, et de toutes parts s’ouvrent ces écoles privées qui alarment la timidité et provoquent l’inquiétude du législateur : c’est que l’année 425 touchait de bien près à ces formidables invasions qui arrachèrent la Gaule, qui avaient déjà arraché l’Espagne, qui enlevaient successivement toutes les provinces de l’empire à Rome et à ses Césars. Ces lois n’y devaient jamais être en vigueur, car bientôt sous les menaces continuelles des invasions et les progrès de la barbarie, les cités ruinées se trouvèrent hors d’état de soutenir ces dotations considérables imposées par Antonin et renouvelées par Gratien ; alors l’enseignement public disparut et n’eut plus de refuge que dans les écoles privées. À Toulouse, à la fin du sixième siècle, il n’y a pas moins de trente grammairiens, aux-