sinage faisait ombrage aux immortels. Jamblique, Maxime d’Éphèse, et tous les derniers disciples de Plotin, qui avaient suivi ou altéré ses doctrines, plongés dans toutes les aberrations de la théurgie, n’étaient occupés qu’à invoquer les démons et les dieux. Le dernier rempart du paganisme était chez ces rhéteurs, ces poëtes, ces philosophes, aussi bien en Occident qu’en Orient : Libanius s’en félicite et nous dit qu’à Rome les sophistes grecs ont encore beaucoup d’alliés ; c’est aussi le témoignage d’Ausone, qui, parmi les professeurs publics de Bordeaux, compte un nommé Phœbitius, prêtre de Bélénus, qui se vantait d’être issu de la race des druides. L’école était si nécessairement païenne, que c’était une question de savoir jusqu’à quel point un chrétien pouvait continuer d’enseigner les lettres, et Tertullien n’hésitait pas à adopter la négative, « car, disait-il, il faut qu’ils enseignent les noms des dieux, leurs généalogies, les attributs que leur prête la Fable ; qu’ils observent les solennités et les fêtes païennes d’où dépendent leurs émoluments… La première redevance apportée par l’élève est consacrée à l’honneur et au nom de Minerve…… les étrennes se donnent au nom de Janus ; si les édiles sacrifient, c’est jour férié[1], » et Tertullien conclut en défiant celui qui enseigne les lettres de pouvoir se dégager de ces liens de l’idolâtrie.
Mais un lien bien autrement fort, c’était le charme de ces fables discréditées, ce semble, qui faisaient haus-
- ↑ Tertull., de Idololatria, c. X.