Page:Ozanam - Œuvres complètes, 2e éd, tome 01.djvu/341

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La méthode de Clément d’Alexandrie est aussi celle d’Origène, dont tous les efforts tendent à comparer, à rapprocher les doctrines philosophiques de son temps, afin de faire surgir, non pas le doute de leurs contradictions, mais, de leur accord, les vérités fondamentales sur lesquelles il établira les premières assises de la foi. C’est aussi là l’enseignement de Grégoire de Nysse, d’Eusèbe, de Synésius, de Némésius et de tous ces Orientaux si remplis, si enchantés encore des doctrines de Platon.

Mais c’est surtout dans saint Basile, dans cet ami de saint Grégoire de Nazianze, dans ce rival de Julien, élève de l’école d’Athènes au moment où le christianisme y jetait ses premiers rayons, c’est là qu’il faut chercher les véritables et saines doctrines sur le partage que le chrétien doit faire dans ce legs profane de l’antiquité ; c’est lui qui improvisait et écrivait ensuite pour les écoles cette homélie sur l’usage qu’on doit faire des écrivains païens, où, commençant par établir la nécessité de subordonner toutes choses à la vie future, il reconnaît ensuite que la vie future elle-même peut emprunter quelques lumières à ces lettres qui sont l’ornement de la vie présente ; car, comme il le dit dans sa belle langue, qui, avec ses comparaisons, rappelle bien le langage de Platon : Comme les teinturiers disposent par de certaines préparations le tissu destiné à la teinture, et le trempent ensuite dans la pourpre, ainsi, pour que la pensée du bien demeure ineffaçable dans nos âmes, nous nous initierons premièrement à