Page:Ozanam - Œuvres complètes, 2e éd, tome 01.djvu/356

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y atteindre : de là l’idée du beau. — Le beau perçu par l’ouïe, le son, le rhythme et le nombre, c’est la musique. — Le beau perçu par la vue, les figures, les dimensions et encore le nombre, c’est la géométrie et l’astronomie. — Mais ce que voient les yeux n’est pas comparable à ces harmonies que l’âme découvre, — Ainsi dans ces études tout se réduit aux nombres, mais dont elle voit les ombres plus que la réalité. Alors la raison prend confiance et commence à soupçonner qu’elle pourrait bien être un nombre capable de mesurer tous les autres. De cet effort naît la philosophie, et avec elle ces deux questions : l’âme et Dieu, notre nature et notre origine. L’une nous rend dignes du bonheur, l’autre nous rend heureux. — C’est l’ordre des études, c’est la méthode de cette sagesse par laquelle on devient propre à connaître l’ordre souverain des choses, à distinguer les deux mondes et à pénétrer jusqu’au Père de l’univers. »

Ce qui est merveilleux, c’est que ce plan est à peu près celui des anciens, renouvelé, régénéré par un esprit chrétien supérieur : c’est l’encyclopédie tout entière des anciens, l’encyclopédie des sept arts, modifiée en ce que l’arithmétique se confond avec la géométrie ; mais la philosophie y occupe une place distincte, tandis que, dans l’encyclopédie de Martianus Capella, elle est confondue avec la dialectique. La conception de l’esprit chrétien est bien plus grande : il regarde les sciences comme autant de degrés destinés à conduire l’homme de la terre qu’il habite jusque près du Souverain des