Page:Ozanam - Œuvres complètes, 2e éd, tome 01.djvu/403

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

l’idée de l’unité, de la solidarité humaine. Un seul corps malade en Adam ; un seul corps guéri en Jésus-Christ. — Toute notion d’hérédité, de fraternité, est détruite si l’on touche au dogme du péché originel. — 2o S’il n’y a pas de chute, la rédemption cesse d’être nécessaire ; si la volonté suffit, il n’est plus besoin de la grâce, par conséquent de la prière. L’orgueil humain est déchargé de cette humiliation volontaire, mais toute religion s’évanouit, et avec elle toute cette consolation que l’homme faible trouve en recourant à Dieu qui est fort.

— 3o Résistance de l’Église.

Vers 410 Pélage et Célestin passent en Sicile d’abord, puis en Afrique. Célestin veut se faire ordonner prêtre à Carthage ; un concile l’y excommunie en 412, et il en appelle à Rome. Cependant Pélage passe en terre sainte en 411. Il y acquiert du crédit auprès de Jean, évêque de Jérusalem, et des dames romaines réfugiées. En 415, concile de Diospolis, où il donne des explications équivoques. Saint Jérôme écrit contre lui.

Polémique de saint Augustin. — Il hésite d’abord par l’opinion qu’il a de la vertu de Pélage. Il s’en explique hautement : Vir ille tam egregie christianus. Il évite de le nommer en le combattant, — modèle de charité dans la controverse. Trois écrits : De Peccatorum meritis et remissione, de Natura et Gratia, de Actis Pelagii. Il continuera cette polémique jusqu’à la fin de sa vie et mourra en composant, au milieu des horreurs du siége d’Hippone, un dernier traité contre le péla-