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Page:Ozanam - Œuvres complètes, 2e éd, tome 01.djvu/43

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posent les œuvres, ou plutôt, je le répète, l’œuvre d’Ozanam ; ce mot, emprunté à la langue des artistes, peut s’employer ici, car le chrétien convaincu, l’historien érudit, était aussi un véritable artiste. En parcourant ce vaste ensemble de notes, de leçons, d’écrits, on croit parcourir l’atelier d’un sculpteur qui aurait disparu jeune encore, et qui aurait laissé beaucoup d’ouvrages arrivés à un inégal degré de perfection. Il y a là des statues terminées et polies avec une extrême diligence ; il en est qui ne sont qu’ébauchées ou dégrossies à peine, mais toutes portent l’empreinte de la même âme et la marque de la même main.

Cette œuvre fut l’occupation et le but de sa vie tout entière. À dix-huit ans, l’étudiant ignoré poursuivait déjà ce but vers lequel le professeur applaudi devait, vingt ans plus tard, faire le dernier pas. Dès 1829, âgé de quinze ans à peine, il avait conçu la pensée d’un ouvrage qui devait s’appeler Démonstration de la vérité de la religion catholique par l’antiquité des croyances historiques, religieuses, morales. Déjà il méditait et commençait les études qui devaient aboutir à l’Histoire de la civilisation aux temps barbares, La forme de son dessein a changé, le dessein a toujours été le même : c’était de montrer la religion glorifiée par l’histoire. Des lettres écrites alors à un jeune parent, M. Falconnet, qu’il s’était associé, montrent avec quel élan, quelle ferveur il abordait cette vaste entreprise : « J’en