Voilà toute la preuve physique de l’existence de Dieu ; mais où saint Augustin innove et porte toute la force d’un génie qu’on n’avait pas encore vu, c’est dans la preuve métaphysique.
Par l’étude de l’âme, saint Augustin a reconnu des principes immuables de beauté, de bonté, de vérité, auxquels il lui est impossible de refuser l’adhésion de son esprit et de son cœur. Mais cette beauté, cette bonté, cette vérité ne se contentent pas de se montrer à lui, elles le poussent vers quelque chose d’inconnu dont il sent les manifestations ; il ne résiste pas à cette impulsion, et voilà comment il insiste sur cette pensée de la beauté, dont il a été épris dès son enfance, sur laquelle il a beaucoup médité ; car c’est lui qui, le premier parmi les chrétiens, a posé les fondements de la philosophie esthétique, et écrit des traités sur le beau ; c’est lui qui a dit : « Omnis pulchritudinis forma unitas est. »
Voilà comment saint Augustin arrive à Dieu par le chemin du beau ; mais ce n’est pas assez, il ne sera jamais lassé dans cette voie, il faut encore qu’il arrive à Dieu par le chemin du bon : « Vous n’aimez, dit-il, que le bon. Vous aimez la terre parce qu’elle est bonne avec ses hautes montagnes, ses collines et ses plaines ; vous aimez la figure de l’homme parce qu’elle est bonne par l’harmonie des formes, de la couleur et des sentiments ; vous aimez l’âme de votre ami, bonne par le charme d’une intime harmonie et d’un fidèle amour ; vous aimez la parole, bonne parce qu’elle enseigne avec douceur ; les vers, bons par la mélodie du