Page:Ozanam - Œuvres complètes, 2e éd, tome 01.djvu/45

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

parfaite, à l’accomplissement de la pensée de toute sa vie. Une préface littéraire n’est pas digne sans doute de recueillir cette sublime prière d’un mourant ; mais qu’on oublie la préface et celui qui l’écrit, et qu’on ne voie que les sentiments admirables qui ont dicté cette touchante prière. Et pourquoi une prière ne clôrait-elle pas l’exposé de ces travaux, qui ne furent eux-mêmes qu’une longue prière, c’est-à-dire une aspiration incessante vers le vrai, le beau, le bien et vers leur source suprême, vers Dieu ?

Pise, le 23 avril 1853.

« J’ai dit : Au milieu de mes jours, j’irai aux portes de la mort.

« J’ai cherché le reste de mes années. J’ai dit : Je ne verrai plus le Seigneur mon Dieu sur la terre des vivants.

« Ma vie est emportée loin de moi, comme on replie la tente des pasteurs.

«Le fil que j’ourdissais encore est coupé comme sous les ciseaux du tisserand. Entre le matin et le soir, vous m’avez conduit à ma fin.

« Mes yeux se sont fatigués à force de s’élever au ciel.

« Seigneur, je souffre violence : Répondez-moi. Mais que dirai-je et que me répondra celui qui a fait mes douleurs ?