Page:Ozanam - Œuvres complètes, 3e éd, tome 10.djvu/265

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vous promet. brillant ; et, moi, la perte de celui qui soutenait mes pas m’arrête au seuil de la carrière, et me laisse hésitant, chancelant, livré à mes propres conseils. Pourtant je ne suis point jaloux : Que Dieu soit béni d’avoir semé des roses sur votre chemin! et, s’il a mis des épines dans le mien, qu’il soit encore béni! pourvu que de part et d’autre son œil veille sur nous, que sa charité nous accompagne! pourvu qu’il nous fasse nous ressouvenir souvent l’un de l’autre, ici-bas, qu’il nous fasse nous retrouver ailleurs un jour ! Vous avez ici beaucoup d’amis qui se réjouissent de votre heureuse alliance, mais qui murmurent en même temps de se voir enlever l’espoir qu’ils nourrissaient de vous attirer auprès d’eux. Je parle spécialement de Chaurand, de la Perrière, d’Artaud ; car, si je voulais nommer tous ceux qui vous sont attachés, il faudrait dire toute la Conférence de Saint-Vincent de Paul ; car la Conférence de Lyon est bien étroitement liée avec la Société de Paris ; cette union fait notre force, et cette force s’augmente chaque fois qu’une nouvelle conférence se forme quelque part, comme dans ces derniers temps à Dijon et à Toulouse. Ne ferez-vous rien au Mans ? ne nous donnerez-vous pas des frères, vous qui fûtes un de nos pères, vous qui fûtes, je m’en souviens, le premier auteur de notre société ? Voyez, ne faites pas comme d’autres à qui la famille fait oublier tout le reste. Vous avez dans le cœur assez