Page:Ozanam - Œuvres complètes, 3e éd, tome 10.djvu/449

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zième siècle était belle Quel énergique élan de foi, de courage, de génie ! En même temps que Naples secouait l’odieuse dépendance des empereurs grecs, toutes les petites cités éparses sur la côte imitaient cet exemple et rivalisaient de bravoure et d’activité. Alors de nombreux vaisseaux apportaient les richesses de l’Orient aux habitants d’Almafi, république puissante qui comptait parmi ses plus chères conquêtes le corps de l’apôtre saint André. Aujourd’hui nous l’avons vue solitaire et dépeuplée, suspendue à ses rochers pittoresques. Du haut du couvent des capucins, sous la voûte d’une grotte immense, nous regardions à la lueur de la lune les flots jeter leur blanche écume sur le rivage où jadis ils portaient tant de gloire et de trésors. A Salerne aussi, nous avons vénéré la tombe de Grégoire VII, qui vint y trouver un dernier abri, lorsque seul, il combattait pour la liberté du christianisme et l’affranchissement de la patrie italienne.

Malheureusement ces temps furent courts, et à dater de cette époque commencent les traces des invasions et des dominations étrangères qui se disputèrent les Deux-Siciles. C’est à Capri le château de l’empereur Frédéric Barberousse rivalisant avec celui de Tibère ; c’est auprès de-la place du marché, dans l’église Sainte-Croix, le billot sur lequel le dernier descendant de la dynastie allemande, Conradin, périt à seize ans, par les ordres de Charles d’Anjou, frère de saint Louis. Ce prince et ses