Page:Ozanam - Œuvres complètes, 3e éd, tome 10.djvu/461

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vestiges bien conservés de sa grandeur déchue. Mais toutes mes espérances, tous mes rêves, se sont réalises à Agrigente. Il est impossible que nulle part le génie grec se révèle avec plus de pureté et de splendeur.

Figurez-vous sur le penchant de la montagne, un vaste plan incliné vers la mer, et terminé de trois côtés par une chute brusque ces rochers taillés à pic, par la main des hommes, sont devenus une muraille gigantesque. Au-dessus et dans toute sa longueur étaient rangés au poste d’honneur et comme un second rempart, les sépultures des grands citoyens et les temples des divinités. De ces derniers, huit existent encore ; l’un consacré peut-être au culte secret de Cérès, est demeuré intact ; aussi complet dans toutes ses parties que pouvaient l’exiger les observances liturgiques, aussi correct-et, aussi pur que pourrait le souhaiter l’art le plus sévère. Les lignes de sa façade se dessinent avec précision, la lumière se joue merveilleusement sous ses péristyles, et la seule chose que le temps y a faite, c’est la couleur chaude et dorée de la pierre qui achève de l’embellir.

Auprès, un autre édifice consacré a Junon conserve trente colonnes encore droites sur un large et majestueux soubassement ; puis, c’est le temple d’Hercule dont le plan est à peine reconnaissable au milieu d’un monceau de ruines. A côté, le temple de Jupiter Olympien, le plus grand que l’archi-