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Page:Ozanam - Œuvres complètes, 3e éd, tome 11.djvu/10

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ANNÉE 1842

aux sollicitudes de son examen. Milles choses tendrement respectueuses à notre bonne mère. Je la remercie particulièrement de l’accueil que mes frères trouvent auprès d’elle. Mais je lui suis bien plus reconnaissant encore du bonheur qu’elle a créé autour de moi.




Dans cette année 1843, Ozanam s’établissait définitivement à Paris. Il commençait cette suite de cours qui attiraient chaque année un auditoire plus nombreux et qui firent sa renommée.

« Ceux qui n’ont pas entendu professer Ozanam, dit M. Ampère ; ne connaissent pas ce qu’il y avait de plus personnel dans son talent. Préparations laborieuses, recherches opiniâtres dans les textes, science accumulée avec de grands efforts, et puis improvisation brillante, parole entraînante et colorée, tel était l’enseignement d’Ozanam. Il est rare de réunir au même degré les deux mérites du professeur, le fond et la forme, le savoir et l’éloquence. Il préparait ses leçons comme un bénédictin, et les prononçait comme un orateur ; double travail dans lequel s’est usée une constitution ardente, et qui a fini par la briser. »

Nous joignons à ce jugement celui du P. Lacordaire sur les leçons d’Ozanam : « Ceux-là seuls qui ont dit leur âme devant un auditoire savent les tourments de la parole publique, tourments qui arrachaient à Cicéron ce cri plaintif : « Quel est l’orateur qui, au moment de parler, n’a senti ses cheveux se roidir et ses extrémités se glacer ! » Ozanam, plus qu’un autre, était sujet au mal de l’éloquence… Défiant de lui-même, il se préparait à chacune de ses leçons avec une fatigue religieuse, amassant des matériaux sans nombre autour de sa pensée, les