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LETTRES DE FRÉDÉRIC OZANAM

ter à ce dôme écrasé de Saint-Laurent de Médicis, qui fut bâti pour être le tombeau des princes, mais qui est aussi le tombeau de la liberté. Deux tyrans y dorment sous la garde des statues de MichelAnge. Ce grand homme fut peut-être le plus savant des statuaires chrétiens, mais il en fut le dernier il enterra noblement la sculpture naïve du moyen âge, et laissa le mauvais exemple d’avoir cherché à étonner les hommes au lieu de les toucher et de les instruire.

Il vaut mieux jeter un dernier regard sur les collines qui entourent Florence, Fiesole, San Miniato, et les autres avec leurs contours harmonieux et leurs croupes si belles quand elles sont chargées de verdure. Alors la cité de marbre semble vraiment comme un ouvrage d’albâtre et d’ébène déposé dans une corbeille de fleurs et l’on comprend cette étymologie du vieil historien Matespini, selon qui on la nomma Fiorenza, parce qu’elle était la fleur des Villes.

Nous redescendîmes à la lueur des flambeaux les interminables escaliers de la coupole arrivés au bas de l’édifice, nous nous trouvions bien petits, en vérité, et cependant, en y réfléchissant mieux, nous trouvions les hommes bien grands d’avoir pu élever ces monuments du haut desquels ils paraissent si petits.