mièrement, la perpétuité, l’identité du dogme, le même sacrifice parfaitement reconnaissable sous les formes qui ne varient que par le détail l’offrande, la consécration, l’élévation, la communion des laïques sous une seule espèce. Secondement, le cérémonial, le costume surtout a bien plus d’antiquité, de fidélité, de majesté. On y reconnaît le caractère immobile de l’Orient, on y voit le génie d’un peuple dont il fallait frapper l’imagination et étonner les yeux. Ainsi, malgré l’esprit nouveau du christianisme qui est un esprit de liberté, qui n’a rien de secret, qui appelle également tous les hommes à la liberté et au salut, le rite arménien aussi bien que le rite grec a consacré l’habitude de fermer le sanctuaire, comme pour dérober les mystères aux yeux de l’assemblée. Troisièmement, la psalmodie qui dure pendant tout l’office et qui est soutenue tour à tour par l’évêque, les officiers et les clercs, n’est qu’une sorte de gémissement faible, languissant et monotone. Quelle différence avec les antiennes de l’Eglise d’Occident, ses hymnes de triomphe et ses chants tour à tour joyeux et terribles D’un côté, ce sont bien les soupirs d’une chrétienté affligée et persécutée, qui craint d’élever la voix et de réveiller ses persécuteurs ; de l’autre, ce sont les accents de cette société catholique qui a fait les croisades,- et qui a conquis la moitié du monde. Il y a deux choses dans la liturgie, une représentation que j’ose appeler dramatique, et une
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