Page:Ozanam - Œuvres complètes, 3e éd, tome 11.djvu/208

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attristé de trouver qu’ici ils étaient restés sur le terrain étroit et défavorable où ils avaient été obligés de se renfermer en des temps moins heureux. Après la condamnation de l’Avenir et sous le règne de Grégoire XVI, je comprends que les catholiques se fussent, pour ainsi dire, retirés et retranchés dans deux questions de liberté sur lesquelles ils savaient que Rome ne les foudroierait. jamais, la liberté de l’enseignement et celle des corporations religieuses. Mais je m’afflige de voir qu’après quinze mois d’un pontificat qui rappelle celui de Grégoire II et d’Alexandre III, d’un pontificat destiné à terminer la querelle qui fait depuis soixante ans le déchirement de. l’Europe, en concluant enfin l’alliance de la liberté et du christianisme, le Correspondant n’ait de véritable intérêt, de chaleur, de persévérance, de longs et fréquents articles que sur ces deux points, les Congrégations et l’Université. Non certes qu’il faille abandonner deux thèses si éloquemment soutenues, mais il faut reprendre les autres, et, en continuant de défendre deux causes qui ont le malheur de n’être pas populaires, nous jeter dans celles où nous sommes sûrs d’une juste et solide popularité. J’ai proposé, par exemple, à l'Univers d’ouvrir une souscription catholique pour donner au pape des fusils destinés à l’armement, de sa garde civique. J’y voyais l’utilité de prouver aux Romains que, derrière la froide réserve du gouver-