Page:Ozanam - Œuvres complètes, 3e éd, tome 11.djvu/223

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

nué les sujets de crainte, surfait les espérances. Assurément, il est bien aimable de votre part, après avoir bien voulu lire mes vingt-quatre pages, de m’en demander cinquante autres pour les prouver. Beaucoup de gens trouveraient que c’était déjà trop d’un article. J’avoue que je ne suis pas en mesure d’écrire un livre, le livre qu’il faudrait, avec texte, citations, pièces à l’appui. Quant aux rétrogrades, je demande s’ils ne sont pas aussi païens que tous les radicaux de la terre, ceux qui veulent régner par la force et par l’étouffement des esprits, et s’il est plus innocent de tirer sur les moines à Palerme qu’à Fribourg. En ce qui touche les impatients, je proteste contre ce mépris avec lequel nos amis traitent la consulte d’État, un corps entièrement composé par le choix libre et personnel du Souverain Pontife.

Ne croyez pas ceux qui trouvent plus commode de condamner en masse un parti, un peuple entier, que d’étudier les différences qui le divisent. Je trouve que vous parlez un peu légèrement du Père Ventura, aussi grand théologien que grand orateur. Mais surtout, combien je m’afflige d’entendre répéter cette comparaison de Pie IX avec Louis XVI, qui est la thèse favorite de tous les rétrogrades, la thèse des ambassades de France et d’Autriche à Rome la thèse de tous ceux qui n’aiment ni le pape ni la liberté. Comment peut-on le comparer même saint Célestin ? A-t-on vu qu’il pliât sous le